L’arbre de pluie géant

L’arbre de pluie géant

Situé dans les haras de l’armée thaïlandaise dans le district de Dan Makham Tia
ce Saman a des mensurations impressionnantes : environ dix-huit mètres de hauteur et un peu plus de neuf mètres de circonférence pour la partie la plus étroite du tronc. Ce qui est déjà remarquable pour cette espèce.

Arbre de pluie géant - Kanchanaburi

Mais c’est du côté de sa couronne végétale qu’il faut se tourner pour apprécier son gigantisme.
Elle atteint 61 mètres de diamètre et son ombre couvre plus de 2800m² !
Une véritable cathédrale de verdure.
Ces derniers chiffres expliquent pourquoi ces arbres à la silhouette de parasol ont été largement utilisés comme arbre d’ornement mais surtout comme arbre d’ombrage. En lui laissant la place de se déployer et d’étendre sa ramure aux quatre vents, il fait bénéficier ses alentours directs de sa fraîcheur. Fraîcheur estimée sous le climat tropical et ses fortes chaleurs.

En 2018, une passerelle surélevée a été construite autour de l’arbre géant. Vraisemblablement, cela a été fait avec de bonnes intentions pour le protéger du tourisme de masse et empêcher les gens d’y grimper ou bien d’endommager ses racines.

Passerelle contruite autour de l’arbre de pluie géant - Kanchanaburi

Albizia saman (Samanea saman).

Cet arbre originaire d’Amérique du Sud est aussi appelé arbre à pluie, bois noir d’Haïti, monkey-pod ou encore zamana. Mais le plus commun et international semble "saman".
C’est une espèce de la famille des Fabaceae, anciennement la famille des Mimosaceae, sous-famille des Mimosoideae originaire du nord de l’Amérique du sud et d’Amérique centrale. (Brésil, Caraïbes, Colombie, Equateur, Guyane, Mexique, pays d’Amérique centrale , Pérou, Venezuela).

Son port est très large, sa forme est comparable à un parasol. En cas de pluie, ses folioles se replient sur elles-mêmes permettant ainsi à l’eau d’atteindre le sol. Une fois le soleil revenu, les folioles se déploient à nouveau et profitent de la lumière, laissant un sol frais et humide. Sa croissance est rapide là où les précipitations sont abondantes. L’espèce a été largement introduite en Asie du sud-est.

A l’ombre de l’arbre de pluie géant

Description

Les feuilles caduques, alternes sont composées, bipennées de quinze à quarante centimètres de long. Les folioles sont falquées à base asymétrique avec un bord entier. Les folioles se referment l’une contre l’autre la nuit, les jours nuageux ou pluvieux d’où son nom vernaculaire d’Arbre à pluie, et anglais de Rain tree.

Inflorescences en capitules. Les fleurs hermaphrodites sont groupées formant une houppette. Fleur blanche avec un calice campanulé à cinq dents et de nombreuses étamines roses.
Le fruit est une gousse indéhiscente de quinze à vingt-cinq centimètres de long, brune et noirâtre. Ses gousses contiennent un parenchyme sucré qui à le goût du pain d’épice, ce qui peut expliquer l’un des noms vernaculaires de l’espèce : Arbre à confiture. Il est également possible d’en faire une boisson.

En Thaïlande le bois dur et résistant de l’arbre de pluie a remplacé le teck dans l’industrie de la sculpture sur bois. Il est également de plus en plus souvent employé pour la fabrication de meubles en Thaïlande et dans d’autres pays asiatiques.

Fleur de l’arbre de pluie - Albiezia saman

Curiosité

En 2016, le prix du public de l’arbre de l’année a été décerné au saman minosacéés de Martinique.
Son parasol abrite et protège toutes les espèces animales et végétales du parc de l’Habitation Céron.
Ses racines, fortes et imposantes, surgissent de la terre comme pour montrer sa grandeur et sa supériorité face à la forêt. Ses branches sont comparables à de grands bras qui enlacent le jardin.

Arbre géant Zamana - Martinique

Au Venezuela, le baron von Humboldt découvrit lors de son expédition de 1799 à 1804 un exemplaire près de Maracay, dont la légende disait qu’il était resté semblable à ce qu’il était au début du XVIe siècle lorsque les Espagnols Alonzo Niño et Christobal Guerro le décrire pour la première fois. Alonzo Niño (1468 - 1505) était l’armateur et le pilote de la caravelle Niña, l’une des trois de Christophe Colomb en 1492.

Gravure du Saman de Guere - Maracay - Venezuela

Les indiens appelait alors cet arbre ’’Zamang’’ d’où le nom botanique de l’espèce : saman.
 [1]

« Quand nous quittons la ville de Turmero, à une lieue , nous découvrons un objet qui apparaît à l’horizon comme un terromontero arrondi, comme un tumulus couvert de végétation. Ce n’est pas une colline ou un groupe d’arbres étroitement espacés, mais un seul arbre, le célèbre Samán de Güere, connu dans toute la province pour l’immense étendue de ses branches, qui forment une couronne hémisphérique de 576 pieds (180,8 mètres) de circonférence ... Les habitants de ces vallées, et surtout les Indiens, vénèrent le Samán de Güere, que les premiers conquistadores semblent avoir trouvé plus ou moins dans l’état où nous les voyons aujourd’hui. »
Alexander von Humboldt

Après s’être fortement dégradé dans la deuxième partie du XXe siècle, l’arbre a finit par se briser et mourir il y a une vingtaine d’années. Mais sa progéniture est nombreuse à travers le monde.