Le khlui, flûte traditionnelle thaïlandaise
Instruments de musique traditionnels de Thaïlande
Le khlui (ขลุ่ย) et le modèle large le khlui u (ขลุ่ยอู้) sont des flûtes traditionnelles thaïlandaises.
Il a été officiellement enregistré comme instrument siamois par le roi Trailokkanat [1], qui a défini le modèle officiel des instruments de musique. C’est un instrument sans roseau, généralement en bambou , bien que certains soient également en bois dur ou en plastique. Après de nombreuses générations de modifications, il a survéçu jusqu’à nos jours sous le nom de khlui phiang-o.
Origine
Nous trouvons des traces de l’existence du khlui sous formes très basiques avant même la période Sukhothai. [2]
- Anciens khlui
Description
Le khlui (ขลุ่ย , prononciation : khloui) est une flûte à conduit vertical, qui est fabriqué à partir d’un seul morceau de bois, sans joint et avec une anche en roseau. Sa forme a évoluée au cours des siècles pour devenir les flûtes traditionnelles que nous connaissons aujourd’hui.
Le klui thaïlandais a gardé sa beauté et son apparence depuis l’antiquité. Au fil du temps l’instrument a subi des modifications afin d’être utilisé en fonction des circonstances. C’est ainsi que de nouveaux types de klui ont été inventés.
- Divers khlui
Le khlui se décline en :
- khlui phiang-o ขลุ่ยเพียงออ
Il est considéré comme l’un des plus anciens instruments de musique thaïlandais. Son origine pourrait remonter au premier siècle. Un exemplaire a été retrouvé dans le cercueil de l’épouse d’un gouverneur au bord du fleuve Jaune, avec des inscriptions vieilles de deux mille ans. Le khlui phiang-o est le plus populaire parmi tous les types de khlui. Il a une gamme de hauteur modérée, ni trop haute ni trop basse. C’est un aérophone [3] sans anche avec huit trous. À l’embouchure, il y a un bloc de bois solide (dada - ดาดา) avec une petite ouverture au lieu d’un roseau. Le dada a le diamètre du tube et a généralement une longueur de cinq centimètres, et a été inséré à une extrémité du tube. Du côté du dada il y a un trou de forme carrée qui génère le son du khlui (ru paknokkaeo - รู ปากนกแก้ว) . Le khlui a sept trous pour les doigts et un trou pour le pouce.
- Le khlui piang-o
Le khlui phiang-o est l’un des plus anciens instruments à vent. À l’heure actuelle, les khlui ont généralement un prix très élevé, car le bois est utilisé rare. Il existe des khlui en plastique pour une utilisation ordinaire. le khlui est accordé une octave plus haut que le do moyen. Le khlui phiang-o est généralement accordé comme un khlui en si ou un khlui en do. Le khlui en si est un instrument traditionnel utilisé pour jouer des chansons thaïlandaises et avec un ensemble thaïlandais , tandis que le khlui en do a été modifié pour s’adapter à la gamme chromatique occidentale . Les deux types sont très fréquents. Toutefois, le khlui thaï traditionnel est légèrement plus plat que le si idéal, mais on trouve également des khlui bien réglé. Le khlui phiang-o est le plus populaire parmi tous les instruments thaïlandais et il est largement utilisé à des fins récréatives.
- klui lip - ขลุ่ยหลิบ
Le khlui lip est considéré comme la plus petite flûte parmi les flûtes thaïlandaises. Il a une longueur d’environ vingt-cinq centimètres, son est aigu. Dans les ensembles phi pan, il soutient bien le sawu - ซออู้, un violon à deux cordes dont la caisse de résonance est faite d’une noix de coco découpée sur un côté et de cuir de vache et le ranat-ek - ระนาดเอก, un instrument de musique traditionnel composé de vingt-et-unes barres de bois suspendues par des cordes au-dessus d’un résonateur en forme de bateau.
- Le khlui lip
Le khlui lip est accordé en ré, en mi ou en fa (plus élevé que le khlui phiang-o), le khlui en mi étant le plus répandu parmi les khlui lip.
- Le sawu
- khlui u - ขลุ่ยอู้
C’est la plus grande flûte de la famille. Il mesure environ soixante centimètres de long, a le ton le plus bas. Contrairement au khlui phiang-o et au khlui lip, le khlui u ne comporte que six trous. Il est accordé en mi, en fa en sol (plus bas que le khlui phiang-o). Il est également utilisé dans de nombreux groupes et ensembles thaïlandais.
- Khlui-u
Tout sur la fabrication du khlui c’est ici.
Vidéo dans une rue de Bangkok
Voir en ligne : La fabrication de la flûte de Thaïlande : le khlui
[1] Borommatrailokkanat - ไตร โลกนาถ (1431-1488), roi du royaume d’ Ayutthaya de 1448 à 1488 est l’un des nombreux monarques à avoir remporté l’épithète de Roi des éléphants blancs : changphueak - ช้างเผือก . Il fut le premier roi siamois à posséder un éléphant blanc ,signe glorieux et heureux selon la croyance hindoue .Il fut également le premier roi siamois à être ordonné moine bouddhiste au Wat Chulamani, à Phitsanulok, en 1461.
[2] Le royaume de Sukhothai (1238-1438).
Les Thaï ne sont pas vraiment entrés en Asie du Sud-Est avant le XIIIe siècle, quand un grand nombre de Thaï ont fui la Birmanie et la Chine actuelles pour échapper aux armées mongoles de Kublai Khan. Des Thaï ont alors établi un royaume sur le territoire khmer à Sukhothai. La tradition fixe à 1238 la date à laquelle les chefs thaï ont renversé les Khmers à Sukhothai, capitale de la province khmère située au nord-ouest d’Angkor, et ont créé un royaume thaï. Une vague de migration résultant de la conquête de Nanchao par Kublai Khan a favorisé la consolidation des états indépendants thaï. Les guerriers thaï, fuyant les envahisseurs mongols, ont renforcé Sukhothai contre les Khmers, assurant sa suprématie dans la plaine centrale. Dans le nord, d’autres Thaï ont conquis l’ancien État môn de Haripunjaya et, en 1296, ont participé à la fondation du royaume de Lanna, avec les capitales Chiang Rai et Chiang Mai.
Le royaume de Sukhothai est considéré comme le début de l’État-nation siamois et le berceau de la civilisation siamoise. Situé sur les rives du Mae Nam Yom, à environ 375 km au nord de Bangkok, c’est le lieu où les institutions, le système d’écriture et la culture siamoises se sont développés. En effet, c’est là que, à la fin du XIIIe siècle, les habitants de la plaine centrale, récemment libérés de la domination khmère, prirent le nom de thaï , qui signifie « libre », pour se démarquer des autres locuteurs thaï encore sous domination étrangère.
Dotés de riches ressources naturelles, les habitants étaient principalement engagés dans l’agriculture. Après le règne du roi Ramkhamhaeng, le royaume de Sukhothai perdit une grande partie de son pouvoir. La mort du roi Maha Thammaracha Ier en 1370, Sukhothaï entraîna encore plus de perte de pouvoir et divers états satellites s’émancipèrent progressivement. L’établissement du royaume thaï d’Ayutthaya au sud en 1350 a également affecté la stabilité de Sukhothai, car Ayutthaya était situé dans un endroit plus stratégique et plus fertile que Sukhothai. En raison de la combinaison de tous ces facteurs, aggravée par des problèmes politiques internes, le royaume de Sukhothai a finalement fusionné avec le royaume d’Ayutthaya.
Le royaume de Lanna
Pendant et après la période de Sukhothai, le royaume siamois de Lanna a prospéré dans le nord, près de la frontière avec la Birmanie. Avec sa capitale à Chiang Mai, le Lanna devint une cité-État indépendante en 1296. Plus tard, du XVIe au XVIIIe siècle, le Lanna passa sous le contrôle de la Birmanie. Lorsque le roi du Lanna, Mengrai s’est emparé du centre bouddhiste traditionnel établi à Hariphunchai (Lampun) en 1287 pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec la religion : "Nous avons entendu dire que Hariphunchai est très riche - plus riche que notre domaine. Comment pouvons-nous en faire notre propriété ? ". Des moines prosélytes avaient importé la version sri-lankaise du bouddhisme au nord de Sukhothai au cours du siècle et parallèlement à cet enseignement bouddhiste, l’écriture, l’alphabétisation, l’apprentissage et l’art. Les moines de la ville ont écrit des chroniques, les fonderies de Chiang Mai ont produit d’énormes et magnifiques statues bouddhistes et Mengrai supervisa la construction de nombreux sanctuaires bouddhistes importants à Chiang Mai qui est devenu un centre de culture qui a hissé la ville au-dessus des autres mueang. Le bouddhisme theravada prospéra alors et connu un essor considérable sous le règne de Kue Na (1355-1385), qui construisit le célèbre stûpa du Wat Phrathat Doi Suthep en 1386.
Les historiens thaïlandais ont longtemps décrit Lanna comme un royaume faisant partie du Siam, mais en réalité, il n’avait guère à faire avec le Siam avant la fin du XIXe siècle. Chris Baker, un historien a déclaré « qu’ils avaient à peu près le même niveau de contact qu’entre la France et la Suède. Très peu de langue, de culture, de pratiques administratives ou quoi que ce soit qui semble avoir été échangé. ”. Le Lanna passa sous influence siamoise en 1774, date à laquelle Chiang Mai est reprise par le roi Taksin. En 1892, il est finalement annexé par Le royaume de Siam quille transforma en Monthon de Phayap..
Il existe des preuves évidentes de l’apparition du khlui au cours du règne royal de Phra Borom Trai Lokanat (1448-1488 ) du royaume d’Ayutthaya Le Royaume d’Ayutthaya a été fondé en 1350 et s’est achevé en 1767, après la destruction de la ville par les armées birmanes.
La cité d’Ayutthaya, sa capitale a été érigée en 1351 sur le fleuve Chao Phraya, dans le centre de la Thaïlande. Son nom fait référence à Ayodhaya, la ville indienne du héros Rama dans l’épopée hindoue Ramayana . En 1360, Ramathibodi (1351 à 1369) déclara le bouddhisme Theravada comme religion officielle et élabora un code juridique fondé sur les textes juridiques hindous et la coutume thaï qui demeura en vigueur jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Dès 1378 Ayutthaya a vassalisé Sukhotai avant de l’annexer en 1438.
Ayutthaya devint le royaume le plus puissant de la région, soumettant Angkor en 1431 et obligeant les Khmers à se soumettre à la suzeraineté siamoise. Les rois d’Ayutthaya ont alors adopté adopté une grande partie des coutumes et des langages de la cour khmère. Cette acculturation se traduisit par l’adoption par le roi du titre devaraja (dieu-roi ; เทวราชา - thewa racha) par opposition au dhammaracha (roi du dharma ; ธรรมราช - thamma racha) utilisé à Sukhothai.
Ayutthaya était un patchwork de principautés autonomes et de provinces tributaires dirigées par des membres de la famille royale qui devaient allégeance au roi d’Ayutthaya. Le roi était un monarque absolu qui se revêtait des attributs de dieu. Cette croyance en une royauté divine a duré jusqu’au dix-huitième siècle. Le royaume devint de plus en plus sophistiqué à mesure que de nouveaux développements sociaux, politiques et économiques se produisaient. Les états qui composaient Ayutthaya, avaient leurs propres armées et se faisaient la guerre entre eux. Le roi devait être vigilant pour empêcher les princes royaux de s’allier contre lui ou de s’allier avec les ennemis d’Ayutthaya.
Au XVIIIe siècle, le pouvoir d’Ayutthaya s’estompa progressivement. Au même moment, les Môn, en guerres avec les Birmans dans les villes côtières occidentales, ont été vaincus et ont fui à Ayutthaya. Les Birmans ont poursuivi les armées môn en déroute et ont finalement envahi Ayutthaya avec une force écrasante. En 1765, trois armées birmanes - composées de 40 000 hommes - convergèrent vers Ayutthaya. Après un siège de quatorze mois et au milieu du désarroi de la cour royale et de la capitale, Ayutthaya est tombée aux mains des Birmans. La ville a été saccagée, incendiée et complètement détruite en avril 1767. Les trésors d’art d’Ayutthaya, ses bibliothèques contenant ses manuscrits, sa littérature et les archives abritant ses archives historiques ont été presque totalement détruites et la ville a été laissée en ruines. Les temples ont été pillés et des membres de la famille royale thaïlandaise ont été capturés, emprisonnés ou exécutés.
Après la destruction d’Ayutthaya, le Siam a été réduite au chaos. Les provinces se sont proclamées États indépendants sous la conduite de chefs militaires, de moines renégats et de membres cadets de la famille royale. Les Siamois ont été sauvés de la domination birmane par une invasion fort opportune de la Birmanie par la Chine et par la lutte de l’armée siamoise sous le commandement de Phraya Taksin. Après la tragédie d’Ayutthaya, et la victoire de Taksin, les siamois ont déplacé leur capitale à Thonburi puis à Bangkok.
[3] Les aérophones
sont des instruments fonctionnant avec de l’air, non parce qu’on y souffle, comme c’est le cas la plupart du temps, mais parce que la matière sonore vibrante est l’air. Il existe deux catégories principales : les aérophones à air ambiant , quand l’air mis en vibration est l’air situé autour de l’instrument , et les autres.
- à air ambiant (tournoiement d’un objet dans l’air)
- à air « contenu » dans le corps de l’instrument
- flûte (et, nom du type) : envoi d’un jet d’air sur un biseau
- anche
- simple : vibration d’une languette unique
- en ruban (certains appeaux, un feuilles d’arbres ou un brin d’herbe mis devant la bouche)
- battante (clarinette, nom du type)
- libre (mobile dans les deux sens)
- double (hautbois, nom du type) : deux languettes battant l’une contre l’autre
- trompe (et, nom du type) : anches membraneuses
On parle d’instrument à anches quand l’instrument fonctionne grâce à la vibration d’une ou deux fines languettes, généralement en roseau.
S’il s’agit d’une seule languette qui bat sur un support (« bec » de l’instrument ou tube de roseau à partir duquel la languette est découpée) on parle d’instrument à anche simple battante. L’instrument le plus typique est la clarinette. Il donne son nom au système. Le saxophone est une clarinette...
S’il s’agit d’une seule languette qui passe à travers le cadre qui la maintient , on parle d’anche libre. L’accordéon, l’harmonica, l’harmonium fonctionnent avec des anches libres.
S’il s’agit de deux languettes battant l’une contre l’autre, on parle d’anche double. L’instrument choisi pour représenter le type est le hautbois.
La dernière catégorie est celle des trompes qui fonctionnent grâce à la vibration des lèvres de l’instrumentiste. Celles-ci se comportent un peu comme des anches. Le cor est une trompe, la trompette bien sûr.