La rascasse volante du Pacifique (Pterois volitans) - ปลาสิงโตปีก (pla singto pik) appartient à la famille des Scorpaenidae.
La rascasse volante du Pacifique est présente en Australie, au sud du Japon, en Malaisie, aux îles Pitcairn , en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et en Thaïlande.
- La rascasse volante
Elle se rencontre dans les lagons et les pentes externes, entre la surface et cinquante-cinq mètres de profondeur. Dans les eaux troubles et les estuaires, sa coloration est plus foncée. Pendant la journée, on les retrouve sous les surplombs et les endroits sombres, où elles restent contre la paroi verticale ou contre le plafond, à l’envers. Pendant la nuit, elle sort pour chasser. Il est très fréquent de l’observer dans les épaves.
Description
- Rascasse volante (Pterois volitans)
La rascasse volante du Pacifique peut atteindre trente-huit centimètres [1] Le corps massif présente une alternance de bandes verticales rouges à brun foncé et de bandes blanches. De petites taches blanches le long de la ligne latérale sont présentes parfois. Les écailles sont de forme cycloïde [2] La bouche est large. Des lambeaux cutanés sont présents sur le museau, généralement plus développés sur la mâchoire inférieure. En général, on note la présence d’un appendice dressé au dessus de chaque œil qui évoluent avec l’âge : les juvéniles ont des antennes fines et droites ; les jeunes adultes possèdent des appendices foliacés de forme caractéristique, avec un ocelle près de l’extrémité et les adultes âgés perdent ces appendices oculaires.
La partie épineuse de la nageoire dorsale (treize épines) et les pectorales sont constituées d’épines libres très longues, avec un voile courant sur toute leur longueur. La partie souple de la nageoire dorsale (dix à onze rayons mous) ainsi que l’anale et la caudale sont transparentes ponctuées de brun.
Les juvéniles sont très foncés, presque noirs, avec les nageoires pectorales plus développées que celles des adultes.
Espèces ressemblantes
Il est pratiquement impossible de distinguer Pterois volitans de Pterois miles à l’œil nu. Cette dernière la remplace dans l’océan Indien et la mer Rouge. Ces deux espèces ont longtemps été vues comme une simple variation de P. volitans, des études génétiques ont montré des différences et elles sont considérées comme deux espèces distinctes.
Pterois russelli a une allure similaire mais se différencie de P. volitans par un biotope plus profond, une coloration plus claire et l’absence de ponctuation sur les rayons mous de la dorsale, la caudale et l’anale.
- Ptérois zèbre (Dendrochirus zebra)
Il existe d’autres espèces dans le genre Pterois (comme Pterois antennata, Pterois mombassae, Pterois radiata ), mais seule Pterois volitans a un voile important sur toute leur longueur et des nageoires pectorales avec des rayons libres . Enfin le genre Dendrochirus est assez proche lui aussi mais les rayons des nageoires sont plus courts et les rayons des pectorales sont reliés par une membrane.
Alimentation
La rascasse volante du Pacifique se nourrit de crustacés et de poissons, qu’elle chasse principalement de nuit en les rabattant dans un coin à l’aide ses longues pectorales. Quand une proie est à sa portée, elle ouvre brusquement son immense bouche protractile [3] pour la gober.
- La rascasse volante
Reproduction - multiplication
Les sexes sont séparés et la reproduction est externe, en pleine eau. Elle a lieu de nuit, six à huit femelles se regroupant pour un seul mâle. C’est un poisson ovipare. Une femelle peut pondre jusqu’à quarante mille œufs, qui sont groupés par milliers dans des sphères de mucus. Avec le temps, cette masse de mucus se désagrège, libérant les œufs. Les larves éclosent au bout de quelques jours et dérivent durant trois à semaines dans le courant. Les juvéniles pélagiques, peuvent donc essaimer sur de très grandes distances.
Divers
La coloration des rascasses volantes du Pacifique est variable, plus ou moins foncée. Suivant le biotope, un même individu peut changer de couleur en quelques minutes.
C’est un poisson solitaire mais qui se rencontre quelquefois en petits groupes.
L’âge maximum connu de cette espèce est de dix ans.
- Poisson flûte ou fistulaire à points bleus (Fistularia commersonii)
Cette espèce n’a pratiquement pas de prédateur. Le plus connu est le poisson-flûte (Fistularia commersonii). On peut aussi citer aussi les murènes.
La rascasse volante est peu farouche. Elle n’hésite pas à suivre les plongeurs en plongée de nuit, chassant les petits poissons éclairés par les lampes.
Comme presque toutes les rascasses, la rascasse volante du Pacifique possède deux glandes à venin incorporées à chaque rayon épineux de ses nageoires dorsale, anale et pelviennes. La piqûre est très douloureuse voire mortelle dans de rares cas. Le venin est sensible à la chaleur et peut être détruit en étant chauffé. Une application de corticoïdes permet d’atténuer la réaction inflammatoire provoquée par cette toxine [4]
Que faire en cas de piqûre ?
Sortir la victime de l’eau ;
rincer abondamment (neutralise une partie du venin et calme la douleur)
réaliser un choc thermique en approchant une source de chaleur ponctuelle pendant deux minutes puis appliquer une source de froid (glaçon dans un linge, canette glacée, glaçon dans un linge,...). La source chaude peut être remplacée par l’immersion du membre piqué dans un bain d’eau chaude, en prenant garde aux brûlures.
soulager la douleur (avec des antalgiques)
désinfecter, vérifier l’absence de débris d’aiguillons dans les tissus , vérifier la prophylaxie antitétanique, utiliser des antibiotiques en cas d’infection.
hospitalisation systématique si blessure à l’abdomen, au périnée, au thorax, au visage, dans une articulation...
surveillance de la fonction articulaire si piqûre au niveau ou à proximité d’une articulation
dans les cas graves : hospitalisation, assistance tonicardiaque, respiratoire.
Prévention
Ne pas marcher pieds nus en eaux troubles et / ou peu profondes ;
éviter de saisir sans protection les poissons pêchés ;
les plongeurs doivent prendre garde où ils posent les mains dans les rochers.
Origine des noms
Origine du nom français
Rascasse volante car elle se déplace avec ses longues nageoires pectorales déployées, ressemblant à des ailes.
du Pacifique : proposition de DORIS pour la différencier de l’espèce quasi similaire Ptérois Miles qui elle ne se rencontre que dans l’océan Indien et en mer Rouge .
Autre noms commun en français : Ptérois volant, poisson-lion, rascasse-poule, laffe volant, poisson-dindon.
Origine du nom thaï
ปลาสิงโตปีก (pla singto pik)
ปลา (pla) signifie poisson ;
สิงโต (singto) signifie lion ;
ปีก (pik) signifie aile.
Origine du nom scientifique
Pterois du grec pteroeis : ailé.
volitans est le participe présent du latin volito : voleter, voltiger
[1] La plus grande pêchée, en Floride aux États-Unis mesurait 48,8 cm.
[2] L’écaille cycloïde est fine et molle. Sa surface est lisse. Elle donne cet aspect lisse aux salmonidés...
[3] Une bouche protractile est capable de s’agrandir et de s’allonger pour capturer et absorber les proies.
[4] mélange de protéines toxiques de poids moléculaire élevé et de composés actifs comme l’acétylcholine (DL50 : 2,6 mg/kg chez la souris)
Venin encore actif deux jours après la mort du poisson, surtout si il est conservé au frais.